Vivre au Vésinet, n°18, Mars 1993.

L'asile impérial du Vésinet
Un peu d'architecture

En 1855, les conceptions hygiénistes et humanitaires voient leur réalisation grâce à la politique de Napoléon III, en faveur des établissements généraux de bienfaisance.
Parmi eux, figurait l'Asile Impérial du Vésinet, institué en exécution des décrets du 8 mars 1855 et du 11 août 1859.

 Asile impérial du Vésinet

Relevé de façade aquarellé, 1859. (Archives de l'Hôpital)

Construit sur les plans de l'architecte Eugène Laval sur un terrain de 31 hectares au sud-ouest du bois du Vésinet, l'établissement fut inauguré le 29 septembre 1859. L'ensemble des bâtiments de l'Asile se développait sur un vaste parc, aujourd'hui diminué dans sa partie sud-est, auquel mène l'avenue de la Princesse. Au centre, le bâtiment principal, de plan en U, s'ouvre sur une large cour d'honneur cantonnée de pavillons carrés dont les murs plus élevés rythment l'ensemble de l'édifice.
L'axe de la composition est marqu é par le pavillon de la chapelle, dont le toit, un dôme à l'impériale, était à l'origine coiffé d'une couronne également impériale. Quatre ailes, deux en retour et deux dans le prolongement de la façade postérieure complètent l'édifice. Elles sont reliées par un réseau de galeries en charpente. Les différents bâtiments utiles à l'intendance étaient dispersés dans le parc: écuries, remises, ateliers, vacherie, grenier, boucherie, bûcher, grange, basse-cour, verger et potager (...).
L'architecture de Laval est à la fois d'une grande sobriété et d'une grande élégance; elle joue sur les formes des baies, la polychromie de la brique et de l'enduit, les volumes des toits, évitant ainsi la monotonie et brisant l'horizontalité de l'édifice.

 Pavillon central (entrée et chapelle)

 Les façades sont rythmées par des pilastres de brique rouge, rehaussés dans les points forts par des assises alternées de pierre (pavillons d'angles, pignons latéraux) sur la cour d'honneur. Baies géminées au rez-de chaussée, larges arcades à l'étage laissent passer une lumière abondante dans les salles. L'architecte semble s' approprier ainsi les thèmes hygiénistes de luminosité et de circulation de l'air, pour jouer sur la transparence de cette façade et mettre en valeur le pavillon de la chapelle placé au centre de l'édifice, suivant une longue tradition hospitalière [*].
Devenu Asile national puis Établissement national des convalescentes du Vésinet en 1949, l'Asile prend la dénomination de Centre Médical du Vésinet en 1981, puis en 1993, d'Hôpital du Vésinet.
En 1997, il a été inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Etablissement National des Convalescentes 1974 (vue arrière)

 

(*) Le Vésinet, Modèle français d'urbanisme paysager (1858-1930), Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Région Île-de-France / Ville du Vésinet (1989).


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