Ville du Vésinet, brochure éditée et distribuée en 1925.

1875-1925 - Cinquantenaire de l'érection du Vésinet en commune

Le Vésinet, ses origines.

I. La charmante commune du Vésinet occupe une partie de l'emplacement d'une ancienne forêt qui s'étendait, au Nord, jusqu'à Sartrouville, Bezons, Montesson et Carrières; au Sud, jusqu'à la Seine, et vraisemblablement au-delà, embrassant la majeure partie de cette courbe gracieuse que forme la Seine, depuis Argenteuil jusqu'à Sartrouville, Chatou, Croissy, Montesson et La Borde, Le Pecq, se seraient formés de cette forêt, tour à tour désignée sous le nom de forêt d'Echauffour, de Cornillon, du Vésinet.
La forêt du Vésinet n'était qu'une faible partie de la vaste forêt Yveline qui s'étendait, à une époque fort reculée, sur la plus grande partie de la province appelée plus tard Île-de-France, couvrant ainsi tous les environs de Paris.
Toute cette région était habitée par les Druides, ministres d'un culte sanguinaire, seuls dépositaires de toute la science, qui régnèrent longtemps par la supériorité intellectuelle et la terreur.
Aucune découverte importante n'a été faite remontant aux six premiers siècles de notre ère, sauf quelques haches celtiques de peu de longueur.
La forêt ou le bois du Vésinet a longtemps porté le nom de Bois de la Trahison. C'est, dit-on, au lieu appelé le Chêne de Roland que fut méditée la trahison de Ganelon de Hauteville et de ses complices contre Roland, le neveu de Charlemagne, et contre les douze pairs de France ; c'est là qu'on prépara la défaite de Roncevaux. C'est encore en ce lieu, toujours selon la légende, que Charlemagne fit mourir les traîtres sur un bûcher.

II. Vers le IXe siècle, à l'est de la forêt du Vésinet et sur les bords de la Seine, s'étaient formées des abbayes et des seigneuries, que les Normands brûlèrent sous le règne de Charles-le-Chauve, et à plusieurs reprises. Ce roi vient en personne combattre les barbares, et confirme, par chartes, à l'abbaye d'Aupec (Alpicum, Le Pecq), tout ce qui en dépend.
Trois cents ans plus tard, les religieux obtinrent de Louis-le-Jeune, étant à Pontoise (1177), une nouvelle confirmation de la possession de ces terres, parmi lesquelles se trouvait Visiniolum, le plus ancien nom porté par Le Vésinet.

III. Les incursions des Normands se poursuivirent pendant plus d'un siècle et toute la région environnant Paris fut en proie à la destruction et à l'incendie.
Après la disparition des barbares, des agglomérations surgissent, des villages prennent naissance et l'on voit apparaître Catho, Chatoe, Chatou; — Crociaco, ou Croissy. — Mons Texonis ou Montesson se forme plus tard, au nord de la forêt, et à l'origine, dépend de Chatou. Les habitants de ces trois bourgades obtinrent, moyennant redevance, des droits et privilèges sur les bois de la forêt du Vésinet, relativement au pacage des troupeaux ; mais ils ne surent pas en user ; de là des procès qui durèrent pendant plusieurs siècles.
Sous Philippe-le-Bel, en 1305, la partie centrale de la forêt, restée intacte, est rattachée, comme bois de l'Etat, à la capitainerie de St-Germain. C'est à partir de cette époque que la forêt du Vésinet, avec ses coupes, pacages, routes, est tenue en tutelle jusqu'à la Révolution.
De nouveaux ennemis surgissent : la guerre de Cent ans commence, l'Anglais ravage, incendie, détruit, et l'le-de-France se trouve durement éprouvée. D'après le livre de l'élection de Paris, en 1470, Croissy n'avait plus que 2 habitants, Chatou 30, et Montesson 4 !
Il est bien permis que supposer que, pendant toute cette malheureuse période de notre histoire, la forêt du Vésinet ne cessa d'être parcourue, ravagée ; qu'il y eut plus d'une échauffourée : de là peut-être le nom de forêt d'Echauffour par lequel on a désigné quelquefois la forêt du Vésinet.

IV. Une nouvelle seigneurie, celle de La Borde, s'était formée des terres dépendant de la forêt du Vésinet, sur le bord de la Seine. En 1496, la terre du Vésinet appartenait au Cardinal de Bordeaux, abbé de Saint-Wandrille.
Henri IV construisit la partie du Château de St-Germain qui a porté son nom (pavillon Henri IV). Il fit tracer des routes, construire le pont de Paris, au bas de la côte du Pecq. Le bois du Vésinet va devenir un lieu de chasse, de promenade, présentant alors une physionomie toute nouvelle.
En face du Château et près de la Seine partiront seize avenues aboutissant aux extrémités de la forêt. Henri IV rattacha à la forêt du Vésinet la plus grande partie des terres qui, à différentes époques, étaient tombées sous la domination des seigneurs ou abbayes, et les règlements de chasse qu'il édicta (ordonnance de 1601) étaient d'une sévérité telle, à l'égard des délinquants, que ceux-ci, en cas de récidive, étaient envoyés aux galères ou battus de verges et leurs biens confisqués. Sous le règne de Louis XIII, la forêt du Vésinet s'accrut du Bois de la Trahison, appelé Forêt de Cornillon.
Sous Louis XIV, la forêt du Vésinet est plusieurs fois traversée par la Cour fuyant Paris, notamment, pendant la Fronde, à la Journée des Barricades (1648), et le 6 Janvier 1649, à la suite d'une nouvelle émeute suscitée par le cardinal coadjuteur de Retz, Paul de Gondi.
Si l'on en croit les Mémoires du temps, la traversée du bois du Vésinet n'était pas très sûre au temps de Louis XIV.
Le roi venait souvent à la volerie dans la plaine du Vésinet. Il y chassait le milan noir. La forêt, fort giboyeuse, renfermait aussi des courlis, mais ces longs échassiers, de même que les milans noirs, ont abandonné cette contrée qui ne devait pas rester sauvage.
A la fin du XVIIe siècle, le système des routes de la forêt du Vésinet paraît achevé. Néanmoins la Cour cesse de traverser la forêt pour se rendre de St-Germain à Paris : elle préfère la nouvelle route, plus longue et moins agréable, que le roi avait fait construire par Port-Marly.
Vers 1721, la forêt du Vésinet fut affermée au Maréchal duc Maurice de Noailles, qui fit défricher 300 arpents de la forêt du Vésinet, et y établit des fermes pour les laboureurs et des maisons pour les jardiniers et les vignerons, en sorte qu'en 1721 il y avait bien 80 personnes ; il y fit également construire une chapelle et un logis pour le chapelain, obtint qu'on y pût dire la messe et chanter vêpres dimanches et fêtes.
En 1751, la forêt du Vésinet fut transformée en garenne, entourée de murs du côté de Chatou et de Croissy. On établit une faisanderie dans sa partie orientale.
Louis XV venait chasser souvent dans le bois du Vésinet.
Sous Louis XVI, dans la partie sud de la forêt, on commença le défrichement de quelques fractions de la garenne royale pour les livrer à la culture du tabac. Une ferme y fut longtemps exploitée et mise en valeur. Le reste de ce domaine devint la dotation de M. le Comte d'Artois qui donna de nouveaux soins aux murs de la forêt et à la Faisanderie où existait un rendez-vous de chasse.
A cette époque, le gibier occasionnant de grands dégâts sur la paroisse de Montesson, celle-ci fut autorisée à édifier un mur, à partir du mur de Chatou, vers la pointe des Courlis, jusqu'à la Seine.

V. En 1789, le Comte d'Artois émigra un des premiers. La forêt du Vésinet devint alors propriété nationale, après avoir subi de grandes modifications comme étendue.
Le 20 primaire an II de la République, le partage du bois du Vésinet fut décidé. Il fut accordé dans la partie de la forêt :

    à Chatou

    à Croissy

    au Pecq

    à Montesson

    418 arpents

    363 arpents, 43 perches

    291 arpents, 16 perches

    192 arpents, 3 perches 1/2

La contenance de la forêt était donc alors de 1264 arpents 62 perches. On voit, sur un plan géométral du Bois dit du Vésinet, dressé en 1836 par Guy-Martin, géomètre ordinaire des forêts de la Couronne, une division de la forêt en deux triages, celui du Nord et celui du Sud, comprenant ensemble 36 coupes, pour une étendue totale de bois de 26 hectares 53 centiares.

La Colonie du Vésinet de 1857 à 1875

Le Bois du Vésinet a cessé de faire partie des domaines de l'Etat par suite de l'échange conclu entre le Ministre de la Maison de l'Empereur Napoléon III et la Société Alphonse Pallu et Cie, suivant acte passé devant Me Mocquart et Roquebert, le 20 novembre 1856, et portant cession du Bois du Vésinet, contenant 436 hectare 50 ares 46 centiares, situé sur les communes du Pecq, de Croissy et de Chatou, et de 49 hectares 62 ares à prendre dans la forêt de Saint-Germain, contre 321 hectares 3 ares 32 centiares de terres et bois, destinés à relier la forêt de Saint-Germain à celle de Marly, et situés sur les communes de Saint-Germain, Fourqueux, Chambourcy, Rueil, Vaucresson, Garches, Saint-Cloud et La Celle-Saint-Cloud.
Un sénatus-consulte des 24-25 juin 1857 confirme et autorise cet échange.
Le territoire du Vésinet resta partagé entre les communes de Chatou, Croissy et Le Pecq jusqu'en 1875, époque à laquelle la Société Pallu et les propriétaires du Vésinet obtinrent l'érection en commune, par la loi des 31 mai et 8 juin 1875.
C'est en sa qualité de Directeur-gérant de la Société Pallu et Cie que M. Alphonse Pallu, dont l'activité, le travail, l'amour du beau semblaient être l'unique loi, a fondé Le Vésinet.
Sous sa direction, la transformation du Vésinet a été rapide. Il a su y attirer tout ce qui pouvait concourir à la prospérité et rehausser la beauté d'un pays dans lequel il avait mis toute son affection et les puissantes facultés de son esprit créateur.
En 1858 commence la vente des terrains autour de la station du Pecq ; des amateurs viennent nombreux à des ventes faites par adjudication, sur les lots mêmes. Dès le début, le succès de l'entreprise est assuré.
M. Pallu trouva dans la personne de M. le Comte de Choulot, pour le dessin du parc du Vésinet, de M. Olive, architecte-paysagiste, de M. Petit, Ingénieur des Ponts et Chaussées, de M. Dufrayer, chef du Service des Eaux de Versailles, et de M. Lepant, conducteur des travaux, des collaborateurs précieux.
Partout, dans ces travaux de transformation, dans la disposition générale et dans ses parties , avenues, rues, lacs, rivières, cascatelles, on trouve la main de l'artiste.
Des percées, pratiquées dans de larges proportions et qui ne seront jamais replantées, font pénétrer l'air et la lumière, augmentent la salubrité, assurent à tous les terrains la jouissance perpétuelle des charmants paysages qui les entourent. Les voies de communications elles-mêmes ont été calculées de manière à faire naître à chaque instant, sous les pas des promeneurs, des scènes toujours nouvelles.
Une station de chemin de fer pour un pays est un avenir. Le Vésinet est privilégié, il a deux gares : celle du Pecq, ouverte en 1837 et transférée où elle est actuellement, le 14 avril 1847. La gare du Vésinet a été ouverte en 1862. [1]
La Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest contribua aussi au développement de la Colonie par la délivrance de parcours gratuits, dès le début, pour une période de trois années. Cette faveur fut maintenue pendant douze ans.
En créant Le Vésinet, M. A. Pallu y établit de puissantes machines hydrauliques, en face de Port-Marly, sur la rive droite de la Seine. Ces machines ne sont pas seulement destinées à distribuer l'eau aux habitants du pays et à ceux des communes environnantes ; elles servent à l'alimentation des lacs et rivières, dont la longueur est de quatre kilomètres, circulant en méandres délicieux et distribués en cascades du plus merveilleux effet.
Les lacs sont au nombre de cinq : Le Lac Supérieur, occupant le plus haut point de la forêt et alimentant tous les autres, le Grand Lac ou Lac des Ibis, avec sa grotte curieuse, le Lac de Croissy, le Lac de la Station ou du Pecq, le Lac Inférieur. Au Lac Supérieur se trouve le Château d'Eau. Ce monument pittoresque dont les pierres semblent avoir subi les ravages du temps, encadré l'été de verdure et de frais ombrages, produit dans son ensemble l'illusion charmante d'un paysage suisse. Le Château d'Eau recouvre et garantit des influences climatériques les appareils de distribution des eaux qui, de ce point, rayonnent souterrainement, par un réseau d'environ cent kilomètres, dans toutes les parties du Vésinet, de Chatou, de Croissy, pour le service public et privé.

L'Eglise du Vésinet, commencée en 1862, a été inaugurée le 2 juillet 1865. La flèche de son clocher à 40 mètres de hauteur. L'Eglise à 52 mètres de longueur, 17 mètres de largeur. Sa construction entière recouvre une surface de 814 mètres. Le style décoratif de l'Église Sainte-Marguerite procède de l'architecture ogivale sans être une copie archéologique des édifices gothiques.
Les premières écoles publiques du Vésinet remontent à la date de 1867. Elles étaient libres, gratuites, entretenues par la Société Pallu et un Comité de Dames patronnesses, recevant les cotisations volontaires des généreux habitants. Il y avait une école de filles et un asile congréganiste dirigés par les Sœurs de la Sagesse. Une école laïque de garçons, toujours avant l'année 1875, fut successivement dirigée par MM. Fournier, Pupin, Blanchon et Thibault. Le Comité des Dames patronnesses des Ecoles du Vésinet a prêté un concours très précieux à la caisse des écoles gratuites pendant une période de dix années (1868-1878).
Ce Comité eut pour présidente Mme Pallu, dont la générosité et le dévouement furent au-dessus de tout éloge. D'autres dames, aussi zélées que charitables, se groupèrent autour de la digne Présidente et la secondèrent de la façon la plus efficace.
Environ dix ans après l'occupation du Bois du Vésinet, en 1868, un marché d'approvisionnement s'ouvrait tous les samedis au Vésinet. La nécessité d'un autre marché se fit sentir, et, en 1878, un deuxième marché fut établi au Rond-Point du Pecq, et subsista jusqu'en 1881, date à laquelle il fut transféré au centre de la commune, avec deux marchés chaque semaine, le mardi et le samedi.
En 1866, un bureau de poste fut créé au Vésinet ; il fut transformé en recette de plein exercice au 1er janvier 1869. Il fut d'abord installé route Sainte-Marguerite, puis rue du Marché, route de Chatou, enfin place de l'Église.

En 1855, l'Empereur Napoléon III créait dans la partie de la forêt la plus rapprochée de la Seine, un asile national destiné à recevoir temporairement des ouvriers mutilés dans le cours de leurs travaux. La destination première de l'Établissement fut changée en août 1858. A la suite des heureux résultats obtenus à l'asile de Vincennes, destiné aux ouvriers convalescents, celui du Vésinet fut affecté aux ouvrières convalescentes du département de la Seine. Il est reconnu d'utilité publique et classé au nombre des Établissements généraux de bienfaisance. Les chambres contiennent de deux à onze lits ; elles sont réparties entre le rez-de-chaussée et les deux étages; le nombre de lits est de quatre cents. Il y a un quartier de mères-nourrices ; un autre quartier est réservé aux maladies contagieuses qui se déclarent dans l'Établissement.
Dix ans après l'échange conclu entre la liste civile et la Société Pallu, de nombreuses constructions étaient édifiées par les acquéreurs de terrains ; alors se forma la Commission de l'Union des Propriétaires du Vésinet (1867), due à l'initiative de M. Mayeur, nommé Vice-Président, et de M. Pallu, Président. Le but de cette commission était la protection de la cité naissante. Le 27 décembre 1867, une pétition est signée, demandant l'érection du Vésinet en commune distincte. Après enquêtes et contre-enquêtes, l'Assemblée Nationale vote à la presque unanimité l'érection du Vésinet en commune, et réserve le règlement des comptes entre Le Vésinet et les communes de Chatou, du Pecq et de Croissy à un décret à intervenir (Loi des 31 mai et 8 juin 1875).

La Commune du Vésinet de 1875 jusqu'à nos jours [1925]

Le Vésinet d'aujourd'hui n'a plus rien de l'aspect qu'il avait jadis. La forêt inhabitée, que réveillaient de temps en temps le joyeux hallali du chasseur et le cliquetis des épées, — car les duellistes pouvaient s'y escrimer à l'aise, — s'est métamorphosée avec le temps. La garenne royale a vu surgir sous ses ombrages, comme sous la baguette d'une fée bienfaisante, une cité nouvelle avec des avenues, des lacs, des rivières. Le sol est ondulé, sablonneux, formé d'alluvions de la Seine. On trouve en certains endroits, et à une profondeur moyenne, des couches crayeuses, des amas d'argile ou de sable fin. L'air y est très sain.
Le Vésinet, dessiné en parc Anglais, n'est point un centre commercial : aucune usine, manufacture, carrière, plâtrière, four à chaux ou à plâtre, briqueterie ou sablière, ne peut s'y établir. Les commerces, métiers ou industries utiles aux constructions ou aux besoins domestiques sont seuls autorisés dans divers quartiers qui leur sont spécialement affectés. L'interdiction ne s'applique pas aux pépiniéristes, jardiniers, fleuristes, qui peuvent se fixer dans toutes les parties du Vésinet et où bon leur semble. On,n'y trouve donc aucune exploitation agricole ni culture maraîchère. Donner à chaque propriétaire la jouissance d'un parc public, avec son animation, ses vues ravissantes, ses eaux, ses prairies, à côté du calme de la vie privée, telle fut la pensée des créateurs de la Colonie du Vésinet, qui devait être et rester un lieu de plaisance et de villégiature.
Le premier Conseil municipal du Vésinet se réunit en la mairie provisoire, dans la salle des garçons, le 19 août 1875. Il élut maire M. Alphonse Pallu et adjoint M. de Wazière.
M. Pallu occupa les fonctions de maire jusqu'au 8 mai 1879 et continua, jusqu'à sa mort, arrivée en novembre 1880, à travailler à la prospérité d'une commune qui lui était chère.
Sous son administration, il a été fait don à la commune du Vésinet, par la Compagnie fondatrice, le 11 février 1876 :

    1° de l'Église et de la place où elle est bâtie ;

    2° du presbytère et de son jardin;

    3° de la place du Marché ;

    4° du sol des voies de communication, qui sont classées comme communales ;

    5° du sol et de la propriété de toutes les routes, allées, sentiers, places, ponts, passerelles, coulées et pelouses existant dans Le Vésinet ;

    6° d'un terrain de 6.000 mètres à prendre en façade sur la route de Chatou, moyennant la condition que ce terrain sera affecté à l'emplacement d'Établissements municipaux (Mairie, Écoles, Salle d'Asile, etc.), et d'une souscription volontaire de 15.500 francs de la Société Pallu pour l'érection des bâtiments communaux (14 mai 1896) ;

    7° du service d'eau établi pour arroser les voies publiques, pour alimenter les fontaines à repoussoir, etc.

Ce fut également à cette époque qu'eut lieu le remboursement à la commune du Vésinet des sommes qui lui étaient dues par les trois communes de Chatou, de Croissy et du Pecq.
La Ville fut dotée d'un Hôtel de Ville (1875), ainsi que :

    — d'un Syndicat professionnel des Jardiniers ;

    — d'un Orphelinat des Alsaciens-Lorrains, fondé en 1875 par la Société de protection des Alsaciens-Lorrains demeurés Français pour assurer l'entretien de quarante jeunes filles orphelines d'Alsace ou de Lorraine,

    — d'un Bureau de Bienfaisance (1876),

    — d'une Compagnie de Sapeurs-Pompiers (1877),

    — d'une “Caisse des Écoles” (1878),

    — d'une École laïque de filles (1879),

    — d'une Crèche (1880),

    — d'un Temple protestant (1881),

    — d'une École maternelle au centre de la ville (1883),

    — de divers Établissements libres d'instruction primaire et secondaire,

    — d'une Société de Tir et de Gymnastique L'Espérance (1887),

    — d'une Société de Secours Mutuels La Prévoyance (1888),

    — d'une Société Artistique La Gaieté du Vésinet (1889),

    — d'une Société Musicale et Instrumentale La Concorde du Vésinet 1890,

    — d'une autre Société Musicale et Instrumentale La Fraternelle (1891),

    — d'un Syndicat des Propriétaires et Principaux Locataires du Vésinet (1891),

    — d'un Cercle de Patineurs (1891),

    — d'un Service des Postes et Télégraphes, auquel s'est adjoint, depuis 1891, un important Service téléphonique,

    — d'une Fanfare de Trompettes (1891),

    — d'une seconde École maternelle à l'École du Rond-Point du Pecq (1895),

    — d'un Fourneau économique et d'une Cantine scolaire (1892),

    — d'une Bibliothèque communale,

    — d'un Cimetière.

La part prise dans la création du Vésinet par M. Alphonse Pallu et par ses collaborateurs de la première heure a été considérable, et le nom tin fondateur de notre commune restera a jamais gravé dans la mémoire de ses habitants. M. Pallu a bien mérité du Vésinet, et la plaque commémorative que le Conseil Municipal d'aujourd'hui vient de fixer sur sa maison d'habitation, sise avenue de la Marguerite, est un juste hommage rendu à ses hauts mérites et à ses grandes qualités d'organisateur.
Les Municipalités et les Conseils Municipaux qui se sont succédé depuis, ont eu à cœur, eux aussi, de continuer dignement l'œuvre commencée. Ils ont veillé, avec un soin jaloux,

    — à empêcher qu'il soit porté atteinte aux clauses du Cahier des Charges établi par la Société Pallu,

    — à gérer les affaires municipales au mieux des intérêts de tous,

    — à assurer d'une façon régulière la marche des différents services municipaux,

    — à étudier à fond les importantes questions relatives à l'eau, au gaz, à l'électricité,

    — à aider toutes les sociétés locales et à favoriser leur développement,

    — à faciliter la tâche des maîtres et des maîtresses de nos écoles communales et à seconder leurs efforts,

    — à encourager les jeux sportifs et tous les exercices d'entraînement physique,

    — à améliorer le sort des employés et des travailleurs en leur procurant les facilités de se faire construire des habitations a bon marché,

    — à doter les familles nombreuses de logements sains, bien aérés, spacieux et répondant aux meilleures conditions d'hygiène et de confort,

    — à travailler de toutes leurs forces à la prospérité de la commune,

    — et à conserver à notre beau parc du Vésinet le charme infini d'un véritable Eden dont l'admirable décor fait de notre commune la plus agréable villégiature de toute la région parisienne.

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    Notes et sources:

    [1] Les deux gares en service en 1925 avaient été inaugurées le même jour, le 1er juin 1861. La première gare en 1837, n'était pas sur le territoire du Vésinet.


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