Plan de Dreux, 1779Le mur des Garennes à Chatou et Croissy
Plan dit "de Dreux" (mars 1779)
 

Déjà depuis longtemps on projetait la construction d'un mur pour protéger les terroirs de Chatou, de Montesson et de Croissy des ravages du gibier. Ce mur représentait de grosses dépenses, et sur les instructions de M. de Bertin, Dreux à Montesson en mars 1779, proposa de rectifier les limites des finages des pays afin de faire une économie sur la longueur du mur. Sur un des plans, Dreux trace hardiment ce mur de la pointe des Courlis jusqu'au bas de la Justice (rue des Landes) et de là à la borne de Croissy, évitant ainsi un grand nombre de lignes brisées: le 1er projet prévoyait des murs sur 3 930 toises en 17 angles, tandis que le projet de Dreux ramenait leur longueur à 3 370 toises en 5 angles. L'économie était appréciable puisque la dépense était ainsi diminuée de 10 000 livres, est-il spécifié sur le plan. On y voit aussi le fameux moulin à vent de Chatou - à l'emplacement actuel de la crèche face aux Ecoles Jules Ferry - et un calvaire à l'entrée de Chatou, sur la grande route de Saint-Germain.
Dans les cahiers de doléances d'avril 1789, les habitants de Chatou et de Croissy en demanderont le remboursement à l'Etat. Face à un refus, le 14 mai 1789, les habitants de Chatou et de Montesson entreprirent de le démolir, premier signe d'insurrection.
Les jeunes municipalités issues de la révolution assumèrent tant bien que mal l'entretien de ce muret, prenant divers arrêtés pour le protéger des déprédations ou le réparer. Mais en 1841, le Conseil municipal de Croissy décidait d'utiliser "les pierres ceintres et les moellons nécessaires [à la construction d'un puits] à prendre à même le mur lequel longe le chemin de domaine et sépare le bois du Vésinet et la garde-pré ainsi que la prairie, que ce mur en effet ne sert plus le bût que l'on s'était proposé lorsqu'il a été construit".
Un vestige de ce mur subsiste dans le jardin de la propriété jadis occupée par Albert Robida, route de la Plaine, au Vésinet.