Sources: Archives municipales du Vésinet, 1914-1915

Service des trains – Pétitions

Depuis le début de la Guerre, le trafic féroviaire entre Paris et St-Germain, faute d'agents de conduite et de maintenance en nombre suffisant, a subi quelques aménagements. Dans ce "Service provisoire", tous les trains sont omnibus alors qu'auparavant, certains d'entre eux, aux heures d'affluence, étaient directs jusqu'à Rueil puis desservaient Chatou, les deux gares du Vésinet et St-Germain. Un gain de temps appréciable pour les usagers de ces gares et davantage de confort, les trains étant moins surchargés. En raison de ce qu'elle considère comme une "insuffisance des moyens de communication avec Paris", la municipalité a pris dès la fin de 1914 l'initiative d'une pétition, que tous les voyageurs sont invités à signer à la mairie ou dans l'une des deux gares.

Les soussignés, habitués ou abonnés de la ligne Paris-Saint-Germain, demandent instamment à M. le Directeur des Chemins de fer de l'Etat de vouloir bien apporter rapidement, dans la mesure du possible, les améliorations nécessaires au "service provisoire" actuel.
Ce service provisoire devient de plus en plus insuffisant. Il cause un réel préjudice à nos intérêts, soit de commerce, soit de famille, sans qu'il puisse être opposé à ces intérêts aucune nécessité d'ordre militaire, sur cette ligne secondaire et sans caractère stratégique. Les soussignés font observer que, tous les trains desservant chacune des onze stations de cette banlieue si peuplée, les voyageurs, dans les trains descendant sur Paris, ne trouvent plus de place à partir de Nanterre et montent en surcharge, et, dans les trains partant de Paris, ne peuvent que très difficilement se caser, tout en arrivant avant le départ. Il s'agit surtout, en l'espèce, des trains montants et descendants aux heures où chacun va à son travail ou en revient. Les soussignés demandent en conséquence que soit rétabli le service des trains directs de Paris à Rueil et omnibus ensuite jusqu'à Saint-Germain, et vice-versa.
Ils demandent aussi que la durée du trajet soit envisagée à bref délai, car, si les pouvoirs publics désirent la reprise des affaires, les particuliers en sont plus partisans encore; la rapidité des transports est un élément essentiel de cette reprise tant souhaitée.

Le 15 mars 1915, le maire remet à M. Legrain, sous-directeur des Chemins de fer de l'Etat, le texte des deux délibérations prises par le Conseil municipal, à l'unanimité, dans sa séance du samedi 20 février, et intéressant le service du chemin de fer :

  • Gare du Pecq

Le Conseil municipal, considérant les nouvelles demandes et pétitions dont il a été saisi, relativement à la modification de la gare de la station du Pecq (aménagement de salles d'attente, construction d'un étage ou d'un pavillon pour le chef de gare); considérant que cette modification s'impose d'urgence, d'abord au point de vue de l'hygiène publique, la salle d'attente actuellement en usage étant des plus défectueuses, et le logement actuel du chef de gare, situé au rez-de-chaussée, étant presque inhabitable – M. le docteur Mignon, conseiller municipal, délégué à l'hygiène, et M. le docteur Maison, membre de la Commission sanitaire d'arrondissement, ayant à maintes reprises signalé que plusieurs employés ayant habité ce logement y sont tombés malades par suite de son insalubrité notoire – et que cette modification s'impose également au point de vue du bien-être des voyageurs, pour lequel d'importantes modifications ont été apportées à diverses reprises à des gares voisines, alors que rien n'a été fait dans ce sens à la gare de la station du Pecq, cependant de plus en plus fréquentée par la villégiature; considérant la réclamation faite déjà pour cet objet par M. le Maire du Vésinet dans une lettre du 1er octobre 1880; et les délibérations du Conseil municipal du Vésinet en date du 23 décembre 1912 et du 24 février 1913.
Par ces motifs, demande instamment à M. le directeur des Chemins de fer de l'Etat de vouloir bien réaliser au plus tôt l'amélioration demandée, à savoir la construction, à la gare de la station du Pecq, d'un étage ou d'un pavillon pour le chef de gare, et un nouvel aménagement, plus salubre et plus commode pour les voyageurs, du rez-de-chaussée de cette gare
.

  • Relations avec Paris

Le Conseil municipal, considérant le grand nombre de signatures de la pétition [ci-dessus], demandant instamment à M. le Directeur des Chemins de fer de l'Etat, de vouloir bien apporter rapidement, dans la mesure du possible, les améliorations nécessaires au service provisoire actuel; considérant qu'en effet, la rapidité et la multiplicité des relations avec Paris par chemin de fer importent au plus haut degré à notre population, qui, à tous les points de vue, - affaires, familles, écoles, etc…- a un besoin quotidien de ces relations; et qu'elles touchent également, d'une façon plus générale, aux intérêts primordiaux de notre ville de villégiature; considérant que ces raisons prennent plus de force encore à mesure que s'approche, avec la belle saison, l'époque où la population du Vésinet s'accroît dans une proportion considérable; considérant enfin, d'une part, que les demandes de notre ville ont toujours trouvé auprès de la direction des Chemins de fer de l'Etat l'accueil le plus satisfaisant, et, d'autre part, que, sur une ligne secondaire intéressant aussi peu que la nôtre la défense nationale, il ne semble pas que les améliorations aujourd'hui demandées puissent rencontrer quelque empêchement dirimant auprès de l'autorité militaire.
Par ces motifs, demande à M. le Directeur des Chemins de fer de l'Etat de vouloir bien prendre en main la défense des intérêts les plus importants de notre ville, en obtenant qu'avant les congés de Pâques, le service des trains directs de Paris à Rueil et omnibus de Rueil à Saint-Germain et vice-versa soit rétabli, et que le nombre des trains soit augmenté, de façon à ce que le service soit rapproché, dans toute la mesure du possible, du service en vigueur l'été dernier.


Société d'Histoire du Vésinet, 2006 - www.histoire-vesinet.org