Ville du Vésinet - Bulletin municipal, n°6, avril 1967

Société mixte de tir du Vésinet
MM. Claris et Poutine

Cette société, la plus ancienne du Vésinet a été fondée par un groupe de fervents du tir au fusil de guerre dit Lebel modèle 93: Gaston Rouvier, Camille Saulnier, deux futurs maires du Vésinet et Léon Johnson maire de Montesson, champion du monde au fusil de guerre [1].

Diplôme d'honneur des Sociétés de Culture Physique, de Tir et de Sports (détail)Depuis longtemps des efforts avaient été tentés pour fonder dans notre commune une société de tir, dont l'utilité patriotique s'avérait incontestable au moment de la réduction à deux ans du service militaire. C'est en août 1907, que la Société mixte de tir fut fondée par l'Union républicaine et radicale du Vésinet et son président Gaston Rouvier (élu maire l'année suivante et sous les mandats duquel furent créés nombre d'importantes institutions, premier poste de Police, Syndicat d'lniative, Ecole du Rond-Point, etc.).

Les statuts étant approuvés par le ministre de la Guerre, la nouvelle société fût rattachée au 18ème régiment territorial d'infanterie dont le lieutenant-colonel devint le premier président d'honneur. Les présidents honoraires étaient MM. Maurice Berteaux, ancien ministre de la Guerre, vice-président de la Chambre et Autrand, préfet de Seine-et-Oise.
Le premier président fut M. Martinot, capitaine de territoriale (négociant en bière, 128, boulevard Carnot). Le stand de tir fut installé dans une carrière, chemin du Tour-des-Bois. Il comportait 3 cibles pour l'arme de guerre, à 200 m, une cible pour le revolver d'ordonnance à 30 m, une cible pour la cabine à 12 m (les jeunes gens devaient être initiés au tir par des sous-officiers de réserve). Les cotisations annuelle s'élevaient à 3 F pour les jeunes gens de 13 à 21 ans et pour les inscrits des registres de l'armée jusqu'à 45 ans, 6 F pour les autres, dames comprises. Des avantages analogues à ceux des préparations militaires, concours dotés de prix importants, citations au Bulletin officiel et médailles décernées par le ministre de la Guerre aux plus assidus; voyage demi-tarif pour se rendre à des concours extérieurs, enfin, droit de tous les membres au prêt gratuit des armes et à un certain nombre de cartouches fixé par an.
Le 23 avril 1908 eut lieu après banquet aux Ibis, l'inauguration du Stand de tir par le préfet Autrand assisté de Maurice Berteaux
, du lieutenant-colonel du 11ème Cuirassiers de Saint-Germain représentant le gouverneur de Paris et en présence de M. de Castéran, maire, invité par le Conseil d'administration. Ces notabilités firent le plus grand éloge de toute l'installation, des précautions prises et du pas de tir où ils effectuèrent un tir d'honneur symbolique.

Le 29 mai 1909, pour la première fois depuis trente ans, en 1879, le Vésinet en fête, tout pavoisé, reçut la visite officielle d'un membre du gouvernement, M. Chéron, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Après cortège, musique militaire, grande réception à la Mairie par la Municipalité ; banquet à la salle des Fêtes en présence du préfet, de Maurice BerteauxMaurice Berteaux en 1911, président honoraire, de toutes les personnalités du Vésinet, de plusieurs sénateurs et conseillers généraux, des Maires du Pecq et de Mesnil-le-Roi, des adjoints et conseillers municipaux de Saint-Germain, Chatou, Croissy, Montesson, le ministre procéda à la distribution des récompenses aux lauréats des concours, organisés depuis un an, parmi les 400 sociétaires (dont M. Leyval, cité en tireur émérite dans plusieurs catégories, futur grand président dont le Stand porte toujours le nom). Le ministre remit ensuite les distinctions honorifiques suivantes:

  • M. Martinot, président, officier de l'instruction publique;
  • MM. Merciaux, trésorier et Touchebœuf, officiers d'Académie;
  • M. Rousseau, trésorier adjoint, mention honorable.

La jeune Société se trouvait toujours en tête du concours départemental annuel des sociétés similaires, concours à 250 mètres qui se tirait à Versailles.

En 1924 le 1er prix de l’école nationale des matchs fut également remporté par un membre de la société mixte de tir du Vésinet, une balle dans un centre de 10 mm de diamètre à 250 mètres. On ne pouvait tirer qu’une seule balle en présence de deux délégués étrangers à la société.
Puis le tir à 250 mètres, fut supprimé, l'armée refusant armes et munitions. On a donc équipé 8 pas de tir à 50 mètres et 4 à 12 mètres avec des armes bien réglées qui permettent aux membres et aux visiteurs de faire un carton honorable. La société avait deux activités différentes, la préparation militaire sous le contrôle de l'autorité militaire, et le tir distrayant et sportif sous la surveillance du Directeur.

[1] MM Claris et Poutine n'avaient pas eu connaissance de l'Espérance, société de gymnastique et de tir, fondée plus de vingt ans avant cette "Société mixte" de 1907, qui fut, elle la première société sportive du Vésinet

© Société d'Histoire du Vésinet, 2004