Madame Steinheil

Madame Steinheil vers 1900


Marguerite Jeanne Japy, épouse Steinheil (1869-1954
)

Connaissant une certaine notoriété depuis février 1899 pour sa liaison avec le Président Felix Faure, décédé à l'Elysée durant une de ses visites, Madame Steinheil se retrouva dix ans plus tard au banc des accusés du tribunal des Assises de la Seine dans une ténébreuse affaire d'homicide.

Le 31 mai 1908, la mère et l'époux de Marguerite Steinheil seront trouvés morts étouffés dans leur logis de l'impasse Ronsin, rue de Vaugirard, à Paris. Madame Steinheil, baillonnée et ligotée à un lit, dira avoir été attachée par quatre personnes (trois hommes et une femme) en habits noirs. On imaginera qu'ils recherchaient des documents secrets ayant appartenu au président Faure, sans doute en rapport avec l'affaire Dreyfus.
Les services de police soupçonneront l'épouse mais, sans preuves tangibles, devront classer l'affaire. Madame Steinheil relancera l'enquête en glissant dans une poche de son domestique, une perle qu'elle affirmera avoir été dérobée par ses quatre assaillants. Elle tentera ainsi de faire accuser le fils de sa gouvernante, qui produira un alibi.
Marguerite Steinheil sera emprisonnée à la prison de Saint-Lazare en novembre 1908. L'opposition cherchera à faire de cette affaire un procès politique, certains accusant madame Steinheil d'avoir empoisonné Félix Faure, pour le compte d'un "syndicat juif", parce que le Président s’était déclaré hostile à la révision du procès Dreyfus.
Elle sera acquittée le 14 novembre 1909, bien que le juge ait qualifié son discours de "tissus de mensonges".

Désireuse d'échapper à la cohorte des journalistes qui font le siège du Palais de Justice depuis le début du procès, elle trouve refuge à la clinique du Dr Raffegeau, au Vésinet. La presse ne tarde pas à l'y retrouver.


Société d'Histoire du Vésinet, 2009 - www.histoire-vesinet.org