Histoire de la forêt du Vésinet de l'époque médiévale au second Empire Dans la forêt d'Yveline, Visiniolum La commune du Vésinet occupe une petite
partie de la grande forêt d'Yveline qui couvrait en des temps lointains tous les environs de Paris. Selon Dauzat [cité par G. Poisson], le nom "Vésinet" viendrait du latin vicinicum = hameau. Mais selon des auteurs plus anciens, l'origine serait visiniolum "lieu voisin". Cette seconde hypothèse semble plus probante car au moment de la rédaction des documents les plus anciens, entre le VIIIe et le IXe siècle, lorsque apparaissent les mots visiniolum et visiniolo, il n'y a pas encore de hameau, mais seulement une terre, un bois qui est cédé à Alpicum en sous-fief. C'est une réserve de bois pour le modeste prieuré qui s'établit au Pecq et pour les quelques dizaines de familles qui se serrent autour du petit oratoire en bois de Saint-Wandrille, sur la rive gauche de la Seine. Document datant de 1141 (Bibliothèque municipale de Rouen) Les moines se font confirmer à plusieurs
reprises leurs droits sur Le Pecq et son annexe Visiniolum, d'abord
en 853 par Charles le Chauve, puis en 1177 par Louis VII le Jeune, et
plus tard, en 1319 par Philippe V le Long. Le Bois de la Trahison, le Bois d'Echauffour Vers Chatou, la
forêt avait nom "forêt de Cornillay" ou "Cornillon"
(présence de cournouillers). Sur la rive, vers Croissy, il n'y avait
que des bruyères. En face du Pecq, le terrain déboisé, défriché par
les moines, avait pris figure de terre labourable, de prés entrecoupés
de bruyères et taillis (800 arpents environ). Les ravages de la Guerre de Cent-Ans La guerre de Cent Ans apporte à l'Ile-de-France de terribles
épreuves. La France est divisée ; les Anglais et les bandes de pillards
ravagent, incendient, détruisent. Lorsque la guerre est terminée, il
ne reste, hélas! que des ruines. Montesson, Chatou, Croissy sont à peu près complètement
détruits, le Vésinet déserté. Le "livre de l'élection de Paris",
dénombrement de 1470, montre que nos bois sont revenus à l'état sauvage.
Montesson ne compte plus que 4 habitants, Croissy 2, Le Vésinet aucun.
L'exploitation de la terre et des bois ayant été sans cesse menacée,
les moines utilisaient leurs serfs dans des pêcheries. Ils avaient obtenu
quatre droits de pêche dans la rivière de Seine. L'une de ces
pêcheries s'appelait le Gord aux Moines, deux autres le Grand
Gord, près de la Boutillerie et le Gord de La Chasseraige;
enfin, le quatrième se trouvait dans l'isle espineuse appelée
"Le Boche" qui se trouve dans l'actuelle île de la
Loge. Le temps des Chasses royales Le centre de la forêt ne fut pas touché
par le défrichement et François Ier décida de l'acquérir pour
le Domaine de la Couronne comme chasse royale. Son idée, que ses successeurs
reprendront sans jamais parvenir à l'exécuter, était
de transformer la presqu'île de la Seine en parc royal. Mais les moines de Saint-WandrilIe, pour faire face à la charge que le roi leur avait imposée pour payer les guerres de religion, vendirent en 1569 la terre du Vésinet à Albert de Gondy, Comte de Retz (1522-1602), premier gentilhomme de la Chambre du roi. Albert de Retz, seigneur du Vésinet, possédait déjà de nombreuses terres autour de Saint-Germain. Il fut l'un des responsables du massacre de la Saint-Barthélémy (23 août 1572). Propriétaire du Vésinet pendant plus de trente ans, Retz n'apporta aucune amélioration à son domaine. Il le revendit en 1600 à Antoine Bréhant de la Roche, écuyer de Marie de Médicis. Le roi Henri IV avait de vastes desseins pour le Château de
Saint-Germain. Il fit construire la partie du Château qui porte son
nom (le pavillon Henri IV). Pour ménager la perspective du château,
il annexa purement et simplement vingt arpents de jardins sur la côte
du Pecq. En compensation, il exempta les propriétaires de toutes les
impositions, sauf le taillon. Il projetait encore de remplacer le bac
par un pont de bois, mais ce projet ne sera réalisé que par son fils
Louis XIII. La forêt du Vésinet, terrain de chasse, fait dès lors partie des terres de la Couronne et figure sur la liste des "plaisirs de sa Majesté". Elle est confiée à la "Maîtrise des Eaux-et-Forêts" et rattachée pour sa surveillance à la capitainerie générale des chasses du Château de Saint-Germain. Désormais, l'Histoire du Vésinet suivra la fortune des Rois de France, ses propriétaires. A l'exemple de son père, Louis XIII voulut agrandir et aménager le parc du Vésinet en acquérant de grandes surfaces, du seigneur de Croissy, en 1634 pour la partie sud du Vésinet, jusqu'à la Seine à cette époque. A la fin de son règne la forêt royale sera quatre fois plus grande qu'à l'avènement d'Henri IV. C'est aussi sous Louis XIII, en 1627, que fut construit le premier pont de bois reliant les deux rives de la Seine. C'est à cette période enfin qu'apparaissent les premières mentions de la maison du garde. De la Fronde à Louis XIV et à l'oubli Aux XIV et XV siècles, la forêt du Vésinet s'était vue foulée par le pied des Anglais conquérants. Deux siècles plus tard, elle allait devenir avec Saint-Germain l'asile, le lieu de refuge de l'Anglais vaincu et chassé de son trône. En 1644, en effet, Henriette Marie de France, fille de Henri IV et femme de Charles Ier d'Angleterre, fuit la proscription et reçoit l'hospitalité à Saint-Germain. La reine-mère Anne d'Autriche, le jeune roi Louis XIV et le duc d'Anjou vont la chercher jusqu'à Paris et l'amènent en carrosse à travers la forêt du Vésinet jusqu'au château de Saint-Germain. Pendant la minorité si agitée de Louis XIV, la forêt du Vésinet est le théâtre permanent du passage de la cour fuyant Paris à chaque instant, et des divers partis politiques qui viennent l'y chercher ou l'y menacer. Ainsi, le 25 août 1648, la Cour, fuyant la journée des barricades qui vient d'éclater à Paris, traverse au galop Neuilly, Nanterre et la forêt du Vésinet et vient se réfugier à Saint-Germain. Le 6 janvier suivant, devant une nouvelle émeute, suscitée par le turbulent cardinal-coadjuteur de Retz, la cour fuit Paris et, au risque de se faire enlever par la Fronde, se rend en pleine nuit, par les bois du Vésinet qui protègent leur fuite, au château de Saint-Germain. Le 17 février, c'est le Parlement de Paris qui se rend à Saint-Germain. Sous l'escorte du régiment de la reine et sous la garde de M. de Grammont, les membres du Parlement sont conduits jusqu'à Chatou ; et là, dans Le Vésinet, une nouvelle escorte envoyée par la reine-mère les conduit, sous la sauvegarde même d'Anne d'Autriche, jusqu'au château de Saint-Germain. Sous Louis XIV le gibier était nombreux et bien gardé par les capitaines
des chasses, on voyait encore dans les bois du Vésinet des milans royaux,
des courlis. Le grand veneur du roi entretenait des faucons et des éperviers qui chassaient ces oiseaux. Depuis le Château de Marly, sa résidence préférée au début de son règne, le futur Roi-soleil venait fréquemment se distraire dans le Bois de Vézinet. En 1689, le Château de Saint-Germain et la forêt du Vésinet s'animèrent de nouveau grâce à la présence des souverains exilés Anglais que le roi vient visiter et auxquels il offre le plaisir de la chasse. A partir de la fin du règne de Louis XIV,
les rois vont peu à peu se désintéresser de Saint-Germain. Versailles va supplanter
le Château de Henri IV. Le domaine du Vésinet, abandonné aux gouverneurs
de Saint-Germain, verra de moins en moins les brillants équipages galoper
sous ses couverts. Pendant 150 ans il ne sera plus guère qu'un bois dormant ... à la triste réputation ! Vers 1721, sous la Régence, la forêt du Vésinet fut affermée pour la
somme de 6 000 livres au Maréchal duc de Noailles, gouverneur, capitaine des
chasses de Saint-Germain. Le roi Louis XV ne vint pas y chasser avant 1728 et n'y reparut que rarement. Noailles fit défricher 300 arpents de la garenne
du lieu dit Vésinet, et y établit des fermes pour les laboureurs et
des maisons pour les jardiniers et vignerons, en sorte qu'en 1721 y
habitaient 60 à 80 personnes qui obtinrent bientôt la construction d'une
chapelle et d'un logis pour le chapelain. Mais à la suite d'une querelle
naissante entre les cures voisines du Pecq et de Chatou à qui posséderait
le nouveau hameau, il fut décidé en 1726, que Le Vésinet dépendrait
de la paroisse du Pecq. Sous Louis XVI, la forêt fait partie de la dotation du comte d'Artois,
futur Charles X. Grand chasseur, celui-ci vient chasser à St-Germain tous les jeudis (1778) ; au Vésinet, il établit une faisanderie. L'autorisation (octobre
1782) est donnée par le roi en son conseil. Cette faisanderie devait
être établie « pour l'agrément des chasses de M. le comte d'Artois »
et nécessitait l'abattage de quelques chênes, ce que le roi permit.
La surface du terrain était de 31 arpents, 30 perches (l'arpent représentait,
suivant l'endroit, de 35 à 50 ares). — Dans sa partie orientale, on avait établi la Faisanderie avec un pavillon de chasse.
L'édifice en pierre blanche se situait à l'emplacement de l'actuel
n°105 avenue Foch à Chatou. Subsistent encore deux annexes qui s'élèvent
de part et d'autre de l'entrée, alors que le bâtiment principal fut
détruit en 1860. Le Vésinet traversa alors une longue période sans offrir d'autre épisode marquant que l'assassinat du banquier Pinet (juillet 1789), présenté comme le caissier général de cette terrible et coupable association secrète, dite Pacte de famine. Pinet fut assassiné dans le bois du Vésinet suivant toute apparence par des complices intéressés à sa perte, car le plus profond mystère n'a cessé de planer sur cette sanglante aventure. On soupçonna — à tort — le duc d'Orléans, futur Philippe-Égalité, qui était associé avec lui dans quelque affaires, d'avoir été l'instigateur de cet assassinat. L'année précédente "Chatou et les autres pays avaient, dans la matinée du dimanche 13 juillet 1788 été ravagés par un orage d'une violence exceptionnelle. Presque tous les champs furent saccagés; il fallut racheter des semences, replanter des arbres, refaire les toitures, et surtout perdre la récolte, déjà fort compromise par les gelées particulièrement fortes du mois d'avril. On prétendit que ce cataclysme était dû aux multiples sonneries de cloches mises en branle au début de la grand'messe dans toute la région. Si cela était vrai, chaque dimanche aurait dû ramener de semblables orages. Cependant, il faut dire qu'il y eut ce jour là une aggravation sensible : au début de l'orage et pour l'éloigner, il y eut redoublement de sonneries par esprit de superstition. Est-ce que cela y fit quelque chose ? De toutes façons, c'était défendu par un arrêt du Parlement de Paris de juillet 1774. Et en définitive, ce malheur ne fit qu'aigrir un peu plus les esprits"… La Révolution, l'Empire et la Restauration En 1789, le Comte d'Artois, émigra l'un des premiers, le 17 juillet, aux lendemains de la prise de la Bastille. En 1790, le 4 mars, furent créés 83 départements, dont la Seine-et-Oise (chef-lieu : Versailles) comptant 9 districts : Corbeil, Dourdan, Étampes, Gonesse, Mantes, Montfort, Pontoise, Saint-Germain et Versailles, divisés en 59 cantons. En 1800, les 9 districts furent remplacés par 6 arrondissements : Corbeil, Étampes, Mantes, Pontoise et Versailles, divisés en 36 cantons. Le territoire du Vésinet appartenait à l'arrondissement de Versailles et au canton de Saint-Germain. En 1791, l'Assemblée nationale constituante qui avait besoin d'argent fit estimer les biens de la Couronne. Le rapport concernant la forêt du Vésinet indiqua (12 mai-15 juin 1791) : "La forêt du Vésinet, dépendant du même domaine [St Germain] contenant 1,345 arpents, y comprit 309 arpents qui ont été défrichés par M. d'Artois, en vertu d'arrêt du Conseil [pour agrandir de domaine agricole de la Ferme]. Cette forêt a été exploitée en six coupes par recépage depuis 1780. Elle ne présente plus, dans son état actuel, qu'un jeune taillis et n'offre, quant au produit, qu'une jouissance très éloignée". Dans les Mémoires du Marquis de Grouchy, on peut lire qu'en 1794 l'on "fabriquait journellement une assez grande quantité de poudre dans la forêt du Vésinet" et que cette poudre était destinée aux insurgés Vendéens. Coquille probablement car le quartier général de Stofflet, le général en chef vendéen d'alors se trouvait dans la forêt de ... Vézins, dans le Maine-et-Loire. Le 20 frimaire An II de la République (10 décembre 1793), le partage du bois du Vésinet fut décidé. Un procès-verbal de la délibération du Conseil général du district de la Montagne Bon-Air (nom révolutionnaire de Saint-Germain-en-Laye), répartit ainsi le bois entre les communes voisines :
La contenance de ladite forêt était donc alors de 1264 arpents 62 perches (arpent = 100 perches; 1 perche = 33 m²). A partir de ce moment, la commune du Pecq, jusqu'alors sur la rive gauche de la Seine, déborda sur la rive droite. Le 14 vendémiaire, An III, des manœuvres de la nouvelle école militaire de la République, l'Ecole de Mars, amiment un peu les frondaisons des bois du Vésinet laissés à l'abandon. On en trouve le récit dans les colonnes du Mercure Universel du 12 octobre 1794 sous la plume du commissaire des guerres de l'école, le citoyen Collet. Le décret du 3 nivôse An IV (23 décembre 1796), autorisait le Directoire exécutif à traiter de la jouissance des forêts ci-devant royales ; il ordonnait la mise en vente de maisons et parcs appartenant aux membres de la famille royale : ... Saint-Cloud, Meudon, ... le Vézinet, ... et de toutes les autres maisons et parcs dépendant de la ci-devant liste civile ou provenant des ci-devant princes émigrés, à l'exception des maisons principales de Versailles, Fontainebleau et Compiègne, destinées à des établissements publics. L'Empire réintégrera la plus grande partie de la forêt dans le domaine
de la Couronne, les communes de Chatou, Croissy et Le Pecq continuant
d'exercer de simples fonctions de police à l'intérieur des périmètres
qu'elles avaient reçus. Sous Louis XVIII et Charles X, on organisera
l'exploitation de la forêt avant le début, en 1835, des travaux de construction
de la voie ferrée. On voit sur un plan du Bois dit du Vésinet dressé
en 1836 par Guy Martin, géomètre ordinaire des forêts de la Couronne,
une division de la forêt en deux triages, celui du Nord et celui du
Sud, comprenant ensemble 36 coupes, pour une étendue totale de bois
de 26 hectares 53 centiares. C'est par la route de Paris à Saint-Germain, que déboucha, le 1er juillet 1815, à 9 heures du matin, une colonne prussienne commandée par Blücher, lequel força le passage du vieux pont du Pecq, défendu seulement par vingt-cinq hommes. Ce vieux pont, était en bois. Il datait de 1765. Il avait été reconstruit à neuf en 1775, et aboutissait sur la rive droite de la Seine, vers un arbre vénérable désigné sous le nom d'Orme de Sully. Rappelons que le premier pont datait de 1627 et débouchait directement sur le village, en amont du pont actuel. Le vieux pont du Pecq fut emporté par les glaces le 28 janvier 1830. Reconstruit peu après, il sera coupé de nouveau lors de l'invasion allemande en 1870 et reconstruit en 1872. En juin 1940, les Français feront sauter une arche du pont pour retarder l'avance des armées allemandes ; le pont réparé, les Allemands essayeront de le faire sauter à nouveau au mois d'août 1944, ne réussissant qu'à le rendre impraticable. Les Américains y superposèrent en quelques heures une passerelle provisoire et rétablirent la circulation. Le pont sera entièrement réparé en 1945. Au cours de la Restauration, hormis quelques faits divers crapuleux, l'histoire du bois du Vésinet est plutôt calme. En 1817, Un jeune homme et une jeune fille sont trouvés pendus au même arbre, dans le bois de Vésinet. Enfants de Chatou âgés de 24 et 19 ans, ils voulaient se marier mais leurs parents s'y opposaient. L'année suivante, un cocher ivre tombé de son siège était écrasé par ses roues. Jusque vers 1857, l'aspect du Vésinet variera peu. Entre Chatou et Le Pecq ce sera celui d'un bois à peu près désert, exception faite de quelques exercices militaires. Ainsi, le 23 novembre 1838, la presse signale que "MM. les ducs d'Orléans et de Nemours, accompagnés de M. le général Pajol et de leurs aides-de-camp, sont allés dans la plaine du Vésinet passer en revue la garnison de Saint-Germain. Un champ de manœuvres avait été installé au milieu du bois, à peu près où se trouve aujourd'hui le Grand Lac. On avait défriché, en 1816, une "surface considérable de terrain" pour établir un champ de manœuvres destiné aux Gardes-du-Corps, en résidence à Paris et à Saint-Germain. Mais le terrain devint aussi le lieu de la fête patronale du Pecq où dès 1825 chaque dernier dimanche de juillet, on disait en plein air, une la messe solennelle "en musique exécutée par des laïques distingués de la capitale". La fête de la Marguerite ne fera que reprendre cette ancienne tradition. Jugé trop isolé, trop pauvre en gibier, coupé par le chemin de fer, le bois du Vésinet avait perdu son statut de chasse royale. Néanmoins, les chasseurs continuèrent à le parcourir, munis désormais du permis de chasser, d'abord gratuit puis payant. Quelques témoignages laissent entendre qu'à l'ouverture de la chasse, les « permissionnaires » et leurs invités pouvaient être plus nombreux que les lapins ou les perdrix. La répression du braconnage n'avait plus la sévérité dissuasive du temps du "bon roi Henri". Durant les opérations militaires des 9 et 10 septembre 1853 que l'on désigne localement comme « La Petite Guerre », simulant la prise de St-Germain, la troupe dressa son bivouac sur le champ de manœuvres et dans les bois alentour, avant de se lancer à l'assaut de la ville royale. Une loi du 9 juillet 1835, autorisa
l'établissement d'un chemin de fer de Paris à Saint-Germain. La loi
porte la signature de Louis-Philippe et de Thiers, alors ministre de
l'Intérieur. Au texte de la loi était annexé le minutieux cahier des
charges, par lequel le concessionnaire, Emile Péreire, s'engageait à
mener à leur terme, en quatre ans, les travaux d'établissement de la
ligne. L'inauguration, de célèbre mémoire, eut lieu le 24
août 1837, soit deux ans après seulement. L'Asile Impérial du Vésinet Le décret portant création des asiles
de Vincennes et du Vésinet destinés aux ouvriers convalescents ou mutilés,
parut le 8 mars 1855. L'inauguration de l'Asile impérial du Vésinet, eut lieu le 29 septembre
1859. Elle fut célébrée en présence du ministre de l'Intérieur Arrighi, duc
de Padoue. Dans une lettre adressée huit jours auparavant au directeur
de l'établissement, le ministre donnait ses directives concernant le déroulement
de la cérémonie et allouait des crédits de 5110 frs pour la décoration
des bâtiments et des cours, et de 2400 frs pour le buffet. Le discours
du ministre fut une gerbe de louanges pour toute l'action sociale de
l'Empereur dont la générosité s'était récemment manifestée sur un autre
plan, lorsque le 8 juillet 1859, Napoléon III avait signé avec l'empereur
François-Joseph l'armistice de Villafranca qui mettait fin à la campagne
d'Italie. Le dénombrement de la population de Croissy en 1861 nous apprend que
l'Asile comptait alors 62 personnes assurant son fonctionnement. En
tête de liste figure le Vicomte Octave de Lastic, le directeur, avec
sa femme et son fils. Viennent ensuite l'aumônier et sa cuisinière,
la mère supérieure et sept hospitalières de l'Ordre
de la Sagesse, trois internes, l'économe, des employés aux écritures,
des lingères, des surveillants, un garçon de pharmacie et même un vacher.
En 1872, l'effectif des religieuses a doublé et le nouveau directeur,
M. Eriau est à la tête d'une équipe de 80 personnes.
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