Sources Associations des Anciens Combattants du Vésinet

Les Monuments aux Morts

Dès 1916-1917 une souscription publique est ouverte pour réaliser un monument au cimetière.
Le Maire, Gaston Rouvier fait un discours le 24 novembre 1918 au cimetière avec une liste de 210 noms environ. La commune comptait 6353 habitants en 1914 dont 750 furent mobilisés et parmi eux, 217 trouvèrent la mort et autant furent blessés.
Monsieur Blanchon, marbrier au Vésinet proposa le 29 septembre 1920 un devis puis réalisa la fourniture et la pose de la plaque de la Mairie, le 10 novembre 1920.

Gloire à nos Morts - Le monument aux morts dans la cour de l'Hôtel de Ville

Les victimes de la guerre de 1939-1945, ajoutées plus tard, ont été réparties au Monument aux Morts de la Mairie du Vésinet en deux catégories :

  • Les Militaires du Vésinet morts pour la France, 1939-1945.
  • Les déportés, fusillés, disparus et victimes civiles de la guerre, morts pour la France, 1939-1945.

A la suite de la décision du Conseil municipal, le 19 septembre 1920, le maire Camille Saulnier, met à l'étude (dans le plus bref délai) la question de l'érection du monument aux Enfants du Vésinet morts pour la France, au cimetière. Ce projet prévoyait la construction d'une crypte destinée à recevoir de 70 à 100 corps réduits, qui seraient placés dans des cases spécialement aménagées. Le tout pour un montant ne pouvant dépasser 35.000 francs. La base du monument devrait être inscrite dans un carré de 5 mètres de côtés avec 4 pans coupés d'environ 1,50 m. La hauteur n'en était pas déterminée. La matière employée serait de première qualité, ne nécessitant dans l'avenir aucun entretien ; pierre d'Euville ou similaire. Les travaux devraient être finis pour le 15 août 1921 au plus tard.
Un comité, dont fit partie le peintre vésigondin Maurice Dubois (auteur de deux grands tableaux donnés par l'Amicale à la municipalité qui les a laissés à la Maison du Combattant), fut constitué pour choisir l'adjudicataire chargé de la construction du monument du cimetière. Le choix donna lieu à critique et pétition; il se porta, le 21 mars 1921, sur MM. Bourgeois et fils, architectes à Poissy et G. Landsmann, marbrier à Saint-Germain-en-Laye.
Ce monument d'une hauteur de 5,61 m, est bien en pierre d'Euville (Meuse), avec une case sanitaire de trente cercueils dans une crypte aux murs en brique de 0,33 m d'épaisseur. Les quatre faces du socle mentionnent les victimes de la guerre et les faces de l'obélisque, les noms de batailles (Verdun, Somme, Yser, Salonique, Marne, Flandres, Lorraine, Dardanelles, Champagne, Artois, Aisne, Alsace). Le monument fut érigé grâce à une souscription publique d'un montant 35.000 francs. Parmi les nombreux donateurs on relève les noms de Montesquiou (Palais Rose) et de Jeanne Lanvin-Melet (Les Vieilles Tuiles) entre autres. Il fut inauguré solennellement le dimanche 22 mai 1922.

Monument aux Morts - Cimetière

Le Monument aux Morts du Cimetière

En 1948, les moulurations de forme octogonale du socle reçurent des plaques avec les noms des morts de 1939-1945, d'A.F.N. et d'Indochine et le monument de l'Hôtel de Ville reçut une frise sur un mur de briques et des plaques pour les victimes de 1939-1945 sous la responsabilité de Roger Lord (architecte de la Maison du Combattant), D. M. Denis et H. Menuel, de St-Germain-en-Laye. Des mises à jour, avec ajouts de noms relatifs aux deux guerres, eurent lieu, en 1955 notamment.
Les noms des Morts pour la France enterrés dans la crypte ont été relevés aux archives. Ce sont :

  • ALBERT Alexandre
  • BAILLY Désiré
  • BERNARD Albert
  • BERRIER Maurice
  • CASTELLAT Jacques
  • CHATELAIN Louis
  • CIMON Théodore
  • CRASSOUS Henri
  • CRAUSER François
  • DAVAUD René
  • DELAMPLE Antoine
  • DELOS Emile
  • FAUCHON André
  • FAUCHON Henri
  • GROUIN Louis
  • JASLET François
  • LABAT Ulysse
  • MANCELLE Robert
  • MARC Etienne
  • MARC Robert
  • ROUSSEAU Jean
  • SARRAILH Jean
  • SIMON Alphonse
  • TRITSCH Charles
  • VEYSSIERE Jean

Au lieu des trois séries de dix cercueils prévues initialement, il semble que ce soient vingt-cinq cercueils qui aient été placés dans la crypte.

Renseignements complémentaires

Les Associations d'Anciens combattants ont relevé dans les archives de la ville [346-8-H3] quelque 14 noms complémentaires qui ne figurent sur aucun monument :

  • CHARLES, Jean, Christian, né le 17 novembre 1927, décédé le 12 février 1947 à Gia Dinh en Cochinchine.
  • CRAÏOVEANU, Bernard, né le 24 décembre à Craïova en Roumanie, décédé le 7 mars 1943 à Lublin en Pologne.
  • GUILLOT, Albert, né le 18 janvier 1911 à Saint Avit le Pauvre (Creuse), du recrutement de Guéret, décédé le 11 janvier 1941 en stalag,
  • HAILLARD, Lucien, Xavier, avait pour adresse : 17 rue Jean Laurent.
  • KUTER, André, né le 2 mai 1918 à Vinh (Annam, canonnier de 1ère classe), décédé le 2 juin 1951 à l'Hôpital d'Haïphong
  • LAMY, Louis, Georges, né le 16 mars 1907 à Croissy-sur-Seine, est décédé à Drütte (Brunschwig) en Allemagne.
  • LECOT Maurice, sergent dans l'infanterie coloniale, tué à Bifoun, département du Moyen Ogoué au Gabon (AOF).
  • LEMARCHAND, Mort pour la France,
    [Mais sa veuve refusa qu'il soit inscrit au monument].
  • LHERMINIER, Ferdinand, né le 23 septembre 1924 à Saïgon décédé aux environs de Phan Sue Lin, route de Phag Tho à Laïchon.
  • MASSON, Raymond, maître mécanicien décédé en Indochine.
    [Le corps a été rapatrié le 16 juillet 1951 et inhumé au cimetière de l'Asile National du Vésinet.]
  • SAGET, Pierre, né le 21 août 1921 à Paris, est décédé le 13 mars 945 à Bergen Belsen. Il habitait 3, avenue des Pages.
  • SCHNEIDER, Jean-Pierre, Mort pour la France à Aubagne le 22 août 1944, est enterré au Vésinet.
  • TITON, Auguste, sergent-chef de l'Infanterie Coloniale est décédé à Saïgon le 9 mars 1945.
  • VERNET, Marius, 32e compagnie auxiliaire du génie, décédé le 6 février 1940 à Saint-Florentin (Yonne) par noyade.
    [Non « mort pour la France » (Service historique de la Défense, Caen) ; inhumé au Carré militaire de St-Florentin.]

D'autres informations ont été notées à partir des dossiers concernant des noms figurant sur une ou plusieurs listes. Ainsi :

  • CARLES  Jean, fut inhumé au Vésinet, mais sur demande de sa famille de Chatou, le corps fut restitué le 11 juin 1948.
  • COUVREUR  Jean-Baptiste, était capitaine au matériel, 1er B.O., et fut tué le 1er mars 1948 entre le Km 103 et le Km 113 sur la route de Dalat en Indochine. Il fut inhumé le 4 mars 1948 au cimetière de Saïgon.
  • DESCHAMP  Jean-Pierre, né le 2 avril 1930 est mort le 10 mars 1952 au Tonkin.
  • GUERY  a fait l'objet d'une demande d'inscription écrite par sa mère.
  • LECOQ  fut inscrit sur demande de sa mère, car il habita le Vésinet.
  • MOUCHOUX Maurice, [écrit MAUCHOUX par erreur semble-t-il], 2ème canonnier, né le 12 août 1922 et décédé le 17 octobre 1946. Il avait pour père adoptif Monsieur Rannou, 16 rue du Maréchal Foch, Le Vésinet. Il appartenait au 41 ème Régiment d'Artillerie Coloniale et fut tué à Ankhi, près de Tu Tay en Indochine. Le Maire fit un courrier relatif à l'orthographe de son nom [archives municipales].
  • MOUSSARD Georges, sous-Lieutenant, décédé le 5 mai 1917 à 19 ans, était, semble-t-il, le petit-fils de Monsieur Paul Clavery (demande d'inscription du 7 novembre 1924). Edouard Clavery était adjoint au Maire du Vésinet en 1942.
  • PENE Henri, Lieutenant, décédé à In-Salah en Algérie est enterré à Périgueux.
  • PIERSON, résistant, était d'origine belge.
  • POIRSON Yvonne, née [DUPONT] à Lourdes, fut à 46 ans une victime civile de la guerre.
  • POOL, né le 15 décembre 1887, à Calais, vivait Place de l'Eglise.
  • POURQUET, né le 27 août 1877, à Saumur, Mort pour la France, est décédé à son domicile.
  • VIENS, trouva la mort dans un accident d'aviation à Hyères.

Un jeune engagé (L.V.F.), envoyé sur le front de l'Est, y trouva la mort. La mention "Mort pour la France" accordée par "l'Etat Français" lui fut retirée après 1945 par la République Française. Enfin, certains habitants ayant quitté Le Vésinet durant la guerre n'y sont jamais revenus.
Une loi du 25 octobre 1919 prescrivait qu'un Livre d'Or des Morts pour la France de chaque commune soit déposé au Panthéon. Il semble que la Guerre de 39-45 ait interrompu ce travail. Les associations d'Anciens Combattants s'emploient, par leurs recherches, à réparer les oublis.


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